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Reconnaître un produit alimentaire local en grande surface
Lors d’un précédent article, nous nous sommes penchés sur le fait de manger local. S’il est évident que consommer local comporte de multiples avantages, il n’est pourtant pas toujours évident de les dénicher. Aujourd’hui, on fait le point sur les labels, les appellations et les mentions permettant de reconnaître un produit alimentaire local en toute simplicité.
La question du “local” dans l’alimentation
Dans notre article Pourquoi manger local et de saison au quotidien ?, nous nous sommes rendus compte que le concept du local dans le domaine de l’alimentaire était plutôt flou. Après moultes recherches, nous avons identifié deux notions permettant de définir plus précisément ce concept, tel qu’il existe dans l’esprit des consommateurs :
- Les circuits de proximité : selon lesquels on pourrait établir une distance maximale (160 kilomètres) entre le lieu de production de l’aliment et le lieu de consommation pour parler de produit local.
- Les circuits courts : selon lesquels il s’agirait davantage de réduire les intermédiaires entre les producteurs et les consommateurs au strict minimum.
Si l’on devait résumer, un produit local serait donc un produit français, fabriqué idéalement à moins de 200 kilomètres de son lieu de consommation et/ou acheté en direct du producteur ou presque. Évidemment, avec le développement des AMAP et des coopératives agricoles, il est de plus en plus aisé de trouver autour de soi des produits qui répondent à l’ensemble de ces critères, notamment des fruits, des légumes, des soupes, des produits laitiers ou des terrines par exemple.
Mais qu’en est-il lorsqu’on fait nos courses dans un supermarché traditionnel ? Au détour des rayons, il n’est pas toujours facile de repérer les produits artisanaux français, issus d’un savoir-faire local. Voici quelques pistes pour les repérer plus facilement !
Apprendre à déchiffrer les étiquettes pour identifier les produits français
On le sait, faire ses courses en jetant un œil à chaque étiquette pour identifier les produits fabriqués en France est difficilement envisageable. Rassurez-vous, cela ne concerne que quelques produits ! En effet, il existe un certain nombre de denrées alimentaires contraintes par la législation française à afficher leur origine sur l’étiquette.
Les viandes et les produits transformés à base d’ingrédients d’origine animale
La mention de l’origine est ainsi obligatoire pour la viande préemballée de porc, de mouton, de chèvre, ainsi que pour la volaille. Le pays d’élevage et d’abattage de l’animal en question doit impérativement figurer sur l’étiquette. C’est le cas également de la viande de bœuf, pour laquelle il est demandé de faire apparaître le pays de naissance de l’animal, le lieu d’élevage et d’abattage. Si seule la mention de l’origine figure, c’est que le lieu de naissance, d’élevage et d’abattage est identique. Sur les produits transformés à base de viande, la mention de l’origine devient obligatoire, dès lors que la part de viande est supérieure ou égale à 8% du poids du produit fini.
Depuis quelques années, des logos reconnus par le ministère de l’agriculture viennent soutenir ces mentions pour faciliter les achats des consommateurs, reconnaissables par leur forme hexagonale et l’inscription “Volaille français” ou “Le porc français”.
Pour le lait, ce sont les pays de collecte, de conditionnement et de transformation qui doivent figurer sur l’étiquette du produit. Si le lieu correspondant aux trois étapes précédemment citées est identique, comme pour la viande bovine, il est autorisé de ne faire figurer qu’une seule mention relative à l’origine. Pour les produits transformés à base de lait, la mention de l’origine est obligatoire dès que la part de lait est supérieure ou égale à 50% du poids du produit.
Les poissons et autres produits de la mer
Comme pour la viande, l’étiquetage des poissons de mer et d’eau douce, ainsi que des produits de la mer, doivent obligatoirement faire apparaître la zone de pêche ou le pays d’élevage.
Les fruits et légumes
Pour les fruits et légumes, même chose, l’inscription de l’origine doit obligatoirement apparaître sur l’étiquette, en caractères d’une taille égale à celle du prix.
Le miel
Enfin, ce produit chouchou des français ne pouvait faire exception à la règle. L’étiquette du miel doit obligatoirement mentionner le ou les pays d’origine de celui-ci.
Identifier les appellations et les labels alimentaires reconnus
Pour protéger les savoir-faire locaux, revendiquer une spécialité régionale ou simplement garantir un produit alimentaire d’une qualité supérieure, des appellations reconnues par l’État au niveau national et européen existent. Distribués par un institut indépendant, l’Institut National de l’Origine et de la Qualité, connu sous l’acronyme INAO, ces signes distinctifs permettent de repérer d’un seul coup d’œil les aliments appartenant au terroir d’une région.
Les appellations d’origine protégée ou AOP
Cette appellation est attribuée à un produit dès lors que les étapes de production pour le fabriquer sont réalisées selon un savoir-faire reconnu dans une zone géographique précise, qui lui donne au produit ses caractéristiques intrinsèques. Celle-ci a pour but de valoriser la notion de terroir régional, avec lequel le produit en question entretient un lien privilégié. Deux éléments qui permettent aux producteurs locaux de bénéficier d’une reconnaissance sur l’ensemble du territoire. Ce signe a également pour effet de protéger la dénomination du produit dans toute l’Union Européenne.
Parmi les AOP les plus connues, on trouve notamment la noix de Grenoble, le camembert de Normandie ou l’olive de Nîmes.
Notre sélection de produits français AOP :
Les appellations d’origine contrôlée ou AOC
L’AOC, c’est la première étape vers l’AOP. L’appellation d’origine contrôlée est attribuée à tous les produits répondant aux mêmes critères que l’AOP, mais celle-ci est reconnue uniquement sur le territoire national, quand l’AOP est reconnue au niveau européen. Comme pour l’AOP, la mention AOC protège le nom du produit dans toute la France.
Notre sélection de vins français AOC :
L’indication géographique protégée ou IGP
L’indication géographique ou IGP est attribuée à un produit agricole, agroalimentaire ou viticole, brut ou transformé, dont l’origine géographique conditionne ses caractéristiques, sa qualité ou encore sa réputation. Pour l’obtenir, au moins une des étapes parmi la production, la transformation ou l’élaboration doit avoir lieu dans une zone géographique précise, sauf pour le vin, pour lequel toutes les étapes doivent avoir eu lieu au même endroit. L’IGP a pour but de mettre en valeur un savoir-faire régional et de protéger la manière de produire une denrée alimentaire, à l’échelle nationale et européenne. Parmi les IGP préférées des Français, on compte par exemple le Saint-Marcellin ou le Jambon de Bayonne.
La spécialité traditionnelle garantie ou STG
Peu connue, la spécialité traditionnelle garantie représente un signe reconnu au niveau européen qui protège une recette. Il valorise un savoir-faire traditionnel ou une pratique régionale ancestrale. À ce jour, il n’existe que deux produits bénéficiant de cette reconnaissance européenne : les Moules de Bouchot et le Berthoud, une recette traditionnelle savoyarde à base d’abondance et de vin de Savoie AOP.
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